Dans The Good Place, Eleanor atterrit au “bon endroit” (le paradis, quoi) aprĂšs sa mort. ProblĂšme : elle n’a rien Ă  faire lĂ , elle le sait, elle a toujours Ă©tĂ© une ordure sur pattes. Heureusement pour elle, Chidi, un ancien professeur de philosophie morale va l’aider Ă  devenir une bonne personne. Mais au fait, qu’est-ce qui fait « une bonne personne »  ?

Eleanor et Chidi

© The Good Place / M. Schur / Universal Television Group

Dans la sĂ©rie, c’est expliquĂ© par Michael, l’architecte du « bon endroit ». Une bonne personne, c’est quelqu’un qui a fait un maximum de bonnes actions de son vivant.

Michael, l'architecte du bon endroit

© The Good Place / M. Schur / Universal Television Group

Chaque bonne action équivaut à un nombre de points positifs, chaque mauvaise à un nombre de points négatifs.

À la fin d’une vie, tous ces points donnent un score et s’il est extrĂȘmement Ă©levĂ©, alors vous pouvez entrer au « bon endroit ».

Simple, non ?

Eh bien
 non.

C’est lĂ  que les diffĂ©rents courants de la philosophie morale (incarnĂ©s par les diffĂ©rents personnages) ne sont pas d’accord sur la maniĂšre de dĂ©terminer la bontĂ© d’une personne.

Michael (The Good Place)

© The Good Place / M. Schur / Universal Television Group

Revenons au systÚme de points expliqué par Michael. Sa mise en place et son fonctionnement relÚvent du conséquentialisme.

C’est un courant philosophique selon lequel la nature bonne ou mauvaise d’une action dĂ©pend de sa consĂ©quence sur le monde. Plus importante est la consĂ©quence, meilleure (ou pire) est l’action.

C’est pourquoi au « bon endroit », mettre fin Ă  l’esclavage rapporte beaucoup de points positifs, manger un sandwich, bof.

ProblÚme : faire reposer un tel systÚme sur les préceptes du conséquentialisme a ses limites.

PremiĂšrement, on n’a pas tous les capacitĂ©s de faire de grandes actions. C’est plus simple de sauver un enfant de la noyade lorsqu’on est soi-mĂȘme en bonne santĂ©. Faire de bonnes actions (et donc ĂȘtre une bonne personne selon ce systĂšme) dĂ©pendrait donc en grande partie du facteur chance. C’est pas un peu injuste ?

© The Good Place / M. Schur / Universal Television Group

DeuxiĂšmement, selon ce systĂšme, une action ne peut pas ĂȘtre bonne (ou mauvaise, du coup) si elle n’aboutit Ă  rien.

Par exemple, si j’essaie de sauver un enfant de la noyade sans y parvenir, eh bah ma tentative ne m’aura rapportĂ© aucun bon point.

Mon intention, on s’en fout.

Donc, ce systĂšme sert plus Ă  dĂ©terminer l’utilitĂ© des actions d’une personne, que la valeur de la personne en question.

Heureusement, les autres personnages viennent nuancer tout ça. Chidi, notamment, joue la personnification du déontologisme.

En gros, ce courant dit que chaque acte moral doit ĂȘtre jugĂ© bon ou mauvais selon qu’il rĂ©pond ou non Ă  certaines obligations auxquelles nul ne devrait dĂ©roger : ne pas mentir, par exemple. Obligations qui nous permettraient de vivre en sociĂ©tĂ© sans que ce soit le bordel complet, quoi.

On met donc plus l’accent sur l’intention que dans le consĂ©quentialisme.

Les personnages de The Good Place

© The Good Place / M. Schur / Universal Television Group

GrĂące Ă  Eleanor, on peut Ă©tudier l’éthique de la vertu.

Rappelez-vous : elle souhaite devenir une bonne personne en se comportant comme telle.

Tout pile ce que l’éthique de la vertu prĂ©conise ! Selon ce courant, peu importe la motivation ou l’intention, bien agir deviendra une habitude sincĂšre chez la personne qui se donne les moyens. L’accent est donc portĂ© sur la personne et ses intentions autant (voire plus) que ses actions.

Reconnaütre quelqu’un de bien n’est donc pas une mince affaire. Ça a de quoi remettre en question toutes nos croyances : la fin justifie-t-elle toujours les moyens ?

L’enfer est-il vraiment pavĂ© de bonnes intentions ? Vous avez 4 heures.

Pour en savoir plus

Ressource en français

Ressource en anglais

Crédits The Good Place / Michael Schur / Universal Television Group

 

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