Depuis plus de 20 ans, Les Sims nous permettent de construire des vies rêvées… ou de semer le chaos total. Mais pourquoi sommes-nous si nombreux à faire mourir nos Sims ? Simple fun, besoin de contrôle ou exutoire psychologique ? On décrypte ce phénomène aussi étrange que fascinant.

Tuer dans Les Sims : un plaisir universel (et un peu sadique)

Qu’on se l’admette : tous les joueurs de Sims ont déjà pris un malin plaisir à trouver la manière la plus sadique de faire disparaître leurs personnages.

Si la raison principale reste “pour voir ce que ça fait”, ce comportement soulève tout de même une question : pourquoi tant de joueurs s’amusent-ils à faire mourir des personnages, dans un jeu qui simule pourtant une vie parfaite ?

© Les Sims 4 (2014) / Eric Holmberg-Weidler, Matt Yang / EA

La mort, un élément-clé du gameplay des Sims

Depuis la sortie du premier opus en 2000, Les Sims se démarquent par la grande place accordée à la mort. Et cet aspect n’a cessé de s’enrichir au fil des années.

Entre morts absurdes comme “mourir de rire” ou se faire dévorer par une plante vache, les développeurs ont multiplié les possibilités jusqu’à proposer plus de 30 façons de mourir dans Les Sims 4.

“C’est juste… drôle” : la mort vue par les créateurs du jeu

La première hypothèse est simple : c’est drôle. Et ce n’est pas qu’une impression.

“Pourquoi y a-t-il tant de manières de mourir ? C’est juste… drôle. Vous devez vous dire “wow, vous avez poussé toute une génération à intégrer une notion très morbide” !”
— Lyndsay Pearson, productrice exécutive des Sims 4

Pour les créateurs, la mort devient une mécanique de jeu aussi centrale qu’amusante. Elle ajoute du piment à une simulation de vie où, parfois, tout est trop parfait.

Un moyen de reprendre le contrĂ´le… virtuellement

Si l’on prend plaisir à tuer, même virtuellement, ce serait une manière paradoxale de reprendre le contrôle sur quelque chose d’inévitable dans la vraie vie.

Dans Les Sims, on décide du moment, du lieu et de la manière de mourir. Un pouvoir absolu qui nous échappe complètement dans la réalité.

© Les Sims 4 (2014) / Eric Holmberg-Weidler, Matt Yang / EA

La Faucheuse : entre humour et dédramatisation

Conscients du caractère sensible du sujet, les développeurs ont choisi d’adoucir la mort avec une figure bien connue des joueurs : la Faucheuse.

“Une manière de prendre cette idée abstraite (la mort) et d’en faire un personnage qui peut faire des choses marrantes. C’est aussi une manière d’apporter une touche d’humour pour dédramatiser un événement qui peut être tragique.”
— Lyndsay Pearson

Ennui, exutoire et catharsis : les autres explications

Pour Julie Escurignan, spécialiste des liens entre fans et industries culturelles, ce comportement est aussi le résultat d’un jeu trop lisse, une fois les objectifs “classiques” atteints.

“Une fois que vous aurez votre grande maison, le jeu deviendra cathartique. Vous allez créer les gens que vous n’aimez pas, tuer votre patron… C’est un exutoire.”

Quand la perfection lasse, l’action dramatique devient une forme de divertissement.

© Les Sims 4 (2014) / Eric Holmberg-Weidler, Matt Yang / EA

Aucun remords : les Sims ne nous en veulent pas

Pourquoi ce comportement ne nous dérange-t-il pas moralement ? Probablement parce que nos actions n’ont pas de vraies conséquences dans le jeu.

Les Sims, fidèles à leur optimisme numérique, appliquent un “stay positive” en toute circonstance. Même la mort n’est qu’un petit obstacle : les fantômes peuvent continuer à vivre normalement !

Faut-il s’inquiéter de ces comportements ?

Tuer ses Sims, est-ce le signe d’une dérive ? Pas du tout, répondent plusieurs experts. Au contraire, ces jeux sont vus comme des défouloirs psychologiques.

“(Les jeux) continuent à bien se vendre et se diffuser. Pour autant, nos civilisations n’ont pas connu plus de conflits aujourd’hui qu’hier, à une époque où ils n’existaient pas.”

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