Dans La Chronique des Bridgerton, Eloïse c’est le genre de sœur adorable qui te suggère que si ta future épouse te plante devant l’autel, c’est qu’elle vient de prendre conscience que le mariage est une prison pour femme. Des termes un peu trop féministe, tu trouves pas ?

Mais ses mots sont-ils trop avant-gardistes ?

Eloïse, féministe ?

© La Chronique des Bridgerton / Chris Van Dusen / Shondaland / Netflix

Avant de rétablir la vérité, un peu de contexte :

En pleine Régence anglaise (de 1811 à 1820), l’aristocratie est très codifiée et il semble impossible de s’extraire de ses conventions.

Les femmes n’ont pas vraiment leur mot à dire sur leur avenir.

La cadette des Bridgerton ne se gêne pourtant pas pour revendiquer ce qu’elle souhaite pour le sien ! Elle dénonce régulièrement que le seul statut validé et reconnu par la société soit celui de la femme mariée.

Et pourtant, il vaudrait mieux qu’un époux avec de l’argent se présente à sa porte : c’est sa seule chance de pouvoir subvenir à ses besoins. Hé oui, une femme mariée du début du 19ème siècle ne possède rien, pas même elle-même. Elle n’a ni biens, ni emploi, ni le droit de porter plainte.

Eloïse féministe ?

Mais Eloïse proteste aussi à propos de son impossibilité à pouvoir aller à l’université juste parce que…

C’est une femme.

S’initier au droit, aux sciences, à l’ingénierie ou même aux arts ne lui est pas permis.

Les hommes auraient-ils peur qu’en s’éduquant, elle se transforme en monstre sanguinaire qui dévore des livres les soirs de pleine lune ? (Presque figure-toi ! Étudier c’est tellement pas pour les femmes, que selon certains penseurs de l’époque ça aurait pu la rendre malade…).

Des femmes de lettre

Ces revendications sont pourtant loin d’être anachroniques : des femmes de lettres ont pointé du doigt avant elle les inégalités présentes dans la société anglaise de l’époque.

Inégalités présentes en France aussi hein, on s’emballe pas.

Portrait Jane Austen (féministe)

© Hulton Archive

Par exemple, Jane Austen (féministe avant l’heure) donne la parole dans ses romans à des héroïnes soumises à l’institution du mariage.

De son côté, Mary Wollstonecraft affirme dans “Défense des droits des femmes” (1792) qu’une éducation égalitaire dès l’enfance serait la clé pour extraire les femmes de leur condition et accéder à l’émancipation.

Et toutes ces revendications seront les prémices d’une ère de contestation sociale !

Dès la période victorienne (de 1837 à 1901), on voit apparaître les premiers mouvements pour les droits des femmes, avec des réformes concernant l’éducation, l’inégalité dans le couple ou le travail qui se mettent enfin en place.

Donc on dit merci qui ?

MERCI ELOÏSE.